Vous l’aurez remarqué: le mot retraite n’est jamais bien loin du mot planification. L’un ne va tout simplement pas sans l’autre. Toutefois, «comment bien planifier sa retraite» demeure une question à laquelle la réponse nous échappe souvent. Une interrogation qui en soulève bien d’autres encore.
Quand commencer à planifier sa retraite? Quand prendre sa retraite? Combien dois-je épargner? Quel professionnel peut m’aider à la planifier? Voilà certaines préoccupations avec lesquelles vous êtes peut-être déjà familier.
Dans cet article, découvrez comment emboîter le pas vers la planification d’une retraite et l’atteinte de l’autonomie financière.
Quand commencer à préparer sa retraite?
En vérité, il n’est jamais trop tôt pour commencer à planifier sa retraite. C’est connu, plus tôt vous vous y mettez, plus le temps travaillera pour vous.
S’informer sur différentes plateformes, comme vous le faites en ce moment, est un excellent point de départ. Une compréhension des concepts financiers relatifs à la retraite est indispensable.
Profitez de votre présence ici pour prendre des notes afin de partager vos réflexions avec votre conseiller en planification financière lors de votre prochain entretien.
Quand prendre sa retraite?
Généralement, c’est la première question qui nous vient à l’esprit. Bien des gens rêvent à la retraite durant plusieurs années; cette dernière foulée avant la ligne d’arrivée où nous n’aurons plus l’obligation de travailler.
Le moment où la liberté financière sera atteinte occupe inévitablement une place centrale dans les réflexions de tout un chacun. Pourrez-vous prendre votre retraite à 60 ans ou vous devrez attendre d’atteindre 65 ans – voire plus, voire moins? L’important ici est de considérer un horizon temporel réaliste, selon des critères tels que le niveau de vie désiré avant et pendant la retraite.
Aussi, l’âge de la retraite doit être perçu comme une cible approximative; un objectif atteignable et flexible. La vie peut parfois mettre quelques obstacles sur notre parcours. Y faire face implique notamment d’emprunter un chemin que nous n’avions pas envisagé.
Par exemple, quel serait l’impact d’une perturbation économique d’envergure à l’aube de votre retraite ? Comment pourrez-vous composer avec cet imprévu? La réponse réside probablement quelque part entre la réduction du rythme de vie, l’abandon d’un projet quelconque, la poursuite de l’emploi actuel et la recherche d’une autre/nouvelle source de revenus.
Bon à savoir!
Vous prévoyez commencer à recevoir vos prestations de retraite avant l’âge de 65 ans? Sachez que vous faites ainsi le choix de n’en toucher qu’un pourcentage pour le reste de votre vie. Un conseiller indépendant en planification financière saura vous informer des précautions à prendre et des pièges à éviter.
Avant 60 ans
Lorsqu’il est question d’une retraite avant 60 ans, on parle d’une retraite anticipée. Il s’agit d’un projet intéressant qui peut bel et bien devenir réalité. L’élément principal à garder en tête: prévoir une retraite qui, quoiqu’anticipée, vous éloignera des soucis financiers.
Car s’il est possible de prendre sa retraite avant 60 ans, le système commence à supporter les personnes qui la prennent à compter de cet âge. Évidemment, tout dépend de votre situation. En discuter avec un professionnel en planification de retraite vous aidera à l’évaluer de manière objective.
Entre 60 et 64 ans
Le Régime des rentes du Québec (RRQ) donne accès à la rente de retraite dès que vous avez 60 ans. Néanmoins, il est essentiel de savoir qu’elle sera pénalisée si vous la demandez avant 65 ans. En effet, le montant maximal de rente à laquelle vous aurez droit n’est disponible qu’à 65 ans sans pénalité (âge déterminé comme l’âge normal de la retraite). Dans les faits, votre rente de retraite subira une réduction de 0,6 % par mois d’anticipation. Par exemple, si vous demandez votre rente à 62 ans, la réduction sera de 21.6 % (12 x 3 x 0,6%) du montant auquel vous auriez eu droit à 65 ans.
Autrement dit, vous pouvez commencer à recevoir votre rente de retraite à partir de 60 ans, mais le montant sera moindre que si vous attendez votre 65e anniversaire.
À partir de 65 ans
Comme mentionné plus haut, la totalité de la rente de la RRQ est accessible à compter de 65 ans. À cet âge, vous pourrez bénéficier également du droit aux prestations d’autres régimes d’aide gouvernementaux, et même, d’autres allégements fiscaux. Par exemple, vous serez admissible à la pension de sécurité de vieillesse (SV) dès l’âge de 65 ans selon certaines contraintes d’admissibilité.
Comment bien planifier sa retraite?
Déterminer ses sources de revenus à la retraite
L’épargne personnelle
À l’heure actuelle, le nombre de particuliers qui devront majoritairement compter sur leurs propres économies à la retraite croît de manière exponentielle. Le CELI et le REER se présentent comme des options salutaires, accessibles à tous.
Le compte d’épargne libre d’impôt (CELI)
Le principe du CELI est de faire fructifier un investissement à l’abri de l’impôt. Ses bénéfices sont nombreux. Prenons un exemple pour en illustrer le fonctionnement global:
Vous décidez d’investir 10 000 $ dans un certificat de placement garanti (CPG) dans votre CELI. Puisque ce certificat vous rapporte 2 % par année, vous aurez accumulé 200 $ de revenus pour un solde de 10 200 $.
Ce régime étant libre d’impôt, vous n’aurez aucune facture d’impôt pour ce revenu d’intérêt de 200 $. Par ailleurs, au moment où vous retirerez vos sommes de votre CELI, celles-ci ne seront pas imposables.
Le régime enregistré d’épargne-retraite (REER)
Cet outil d’épargne en vue de la retraite vous permet de déduire de votre revenu imposable le montant de vos cotisations au régime. Contrairement au CELI, tout retrait du REER, sauf exception, vient augmenter votre revenu imposable du même montant.
Utilisons l’exemple suivant pour contextualiser le REER:
Votre salaire annuel est de 65 000 $ et vous contribuez à votre REER à la hauteur de 6 000 $ chaque année. Ainsi, le montant de revenu imposable sur lequel les autorités fiscales calculeront votre montant d’impôt à payer sera de 59 000 $. Tant que l’argent reste dans votre REER, vous n’êtes pas imposé sur les revenus de vos investissements (dividendes, intérêts, gains en capital, etc.). Alors, si le rendement de votre contribution vous rapporte 300$ par année, ce montant ne sera pas imposable tant et aussi longtemps qu’il demeurera dans votre REER. Sur une période de plusieurs années, cela peut faire une grande différence!
Certains produits financiers disponibles au Canada proposent d’autres avantages qui méritent d’être évalués. Notre meilleur conseil: analysez les options, posez des questions et optez pour des professionnels qui maitrisent ces concepts d’épargne.
Les régimes de retraite offerts par l’employeur
Pour ceux qui auront la chance de travailler toute leur vie auprès d’employeurs offrant une ou plusieurs formes de régime de retraite avantageux, ceux-ci composeront probablement votre source de revenus la plus importante à la retraite. Vos cotisations, habituellement prélevées sur votre paie, ainsi que celles de votre employeur vous feront bénéficier d’une déduction à votre revenu imposable comparable à celle d’une cotisation à votre REER personnel. Tant et aussi longtemps que les sommes demeurent dans le régime, vous conservez l’avantage procurer par ces déductions. Une fois retraité, les revenus qui en découleront seront imposables, qu’ils soient sous forme de retraits ou de paiements de rente.
Il existe plusieurs formes de régimes de retraite. Voici les principales:
Régime à cotisations déterminées
Le régime à cotisation déterminée fonctionne de manière comparable au REER, c’est-à-dire que le revenu pouvant en découler à la retraite sera basé sur le capital accumulé dans le régime. Le seuil des cotisations et les choix d’investissement sont donc déterminants. Vos revenus de retraite dépendront également des taux d’intérêt en vigueur et des règles fiscales entourant votre régime au moment de la prise de votre retraite. Dans ce régime, vous connaissez donc le montant de vos cotisations et celles de votre employeur, mais ne connaissez pas le revenu que vous obtiendrez à la retraite.
L’administrateur du régime (le comité de retraite ou votre employeur) décide habituellement des options d’investissement offertes par la caisse de retraite, sauf si le régime prévoit que le participant sera autonome quant à la gestion des investissements.
Régime de retraite simplifié (RRS)
Le régime de retraite simplifié (RRS) est par définition un régime de retraite à cotisation déterminée à la différence prêt qu’il est administré par un établissement financier autorisé. Il décharge ainsi l’employeur d’administrer le régime et permet d’avoir une solution d’épargne collective adaptée à ses besoins et à ceux de ses employés.
Régime à prestations déterminées
Comme son nom l’indique, ce régime détermine le montant des prestations que vous recevrez à la retraite. Généralement, le montant de la rente qui vous sera versée à la retraite est un pourcentage fixe de votre salaire selon le nombre d’années que vous y avez participé.
Par exemple, le régime pourrait verser 2 % de la moyenne des cinq meilleures années de rémunérations où vous étiez à l’emploi. Le résultat de ce pourcentage est multiplié selon le nombre d’années de travail auprès de l’employeur. Pour un salaire admissible de 65 000 $ pendant 25 ans, la rente annuelle serait le résultat de 2 % x 65 000$ x 25 ans, soit 32 500 $.
REER collectif et régime de participation différée aux bénéfices
Le REER collectif n’est rien d’autre qu’un regroupement de REER individuel. Il facilite entre autres l’épargne pour les employés. Contrairement au REER individuel, puisque l’employé cotise à même un prélèvement sur la paie, ce dernier obtiendra l’économie fiscale de la déduction au même moment.
Le régime de participation différée aux bénéfices (RPDB) est un régime qui permet à l’employeur de partager les bénéfices de l’entreprise avec ses employés. Ainsi, le montant des cotisations peut différer d’une année à l’autre en fonction des bénéfices réalisés par l’organisation. Vous aurez donc compris que seul l’employeur peut cotiser dans ce régime.
Les sources de revenus gouvernementales
Le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral réservent différentes sources de revenus aux retraités, principalement:
Le Régime de rentes du Québec (RRQ)
Comme expliqué plus tôt, ce régime vous donne droit à une rente de retraite calculée selon le montant de vos cotisations depuis que vous êtes éligible, c’est-à-dire depuis vos 18 ans et selon le nombre d’années où vous y avez participé.
Vous aurez sans doute compris qu’il peut être pénalisant de la demander avant votre 65e anniversaire. Toutefois, sachez également que la rente sera bonifiée si vous en retardez la demande. Cette bonification est de 0,7 % par mois de retard, soit 8.4% par année. Vous pouvez repousser la demande de cette rente au plus tard à vos 70 ans.
La pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV)
À partir de 65 ans, la PSV est une rente imposable versée mensuellement par le gouvernement du Canada. On peut remettre le versement jusqu’à 5 ans après votre date d’admissibilité. Encore ici, c’est avantageux d’attendre: reporter cette rente peut vous permettre des versements bonifiés d’environ 7% par année. Attention, vous pourriez devoir rembourser une partie ou la totalité du montant reçu si vos revenus imposables dépassent un certain seuil. Aucun remboursement n’est à prévoir si votre revenu imposable de 2021 était inférieur à 79 845 $.
Le supplément de revenu garanti (SRG)
Le SRG est une prestation non imposable versée aux individus qui reçoivent déjà la pension de sécurité de vieillesse et qui ont un faible revenu familial. Ce critère est différent selon votre situation conjugale à la retraite. Par exemple, si vous êtes célibataire et avez un revenu imposable inférieur à 19 656$ en 2021 vous serez admissible à un certain montant. Il faut noter que le seuil de revenu exclut le montant de la PSV.
Déterminer ses besoins financiers à la retraite
Actuellement, il peut être laborieux d’établir avec conviction vos besoins financiers pour votre retraite. Néanmoins, cette activité est bel et bien nécessaire pour la planifier!
Évidemment, les aléas de la vie peuvent bousculer vos besoins: un déménagement, une séparation, un changement de carrière, etc. Il est donc important de s’arrêter et d’évaluer le coût de nos différents projets et besoins à la retraite. Aussi commun que cela puisse paraitre, le simple changement de votre voiture combiné à la réfection de votre toiture peut ébranler votre plan de retraite.
Par ailleurs, d’autres questions se posent: ferez-vous partie de ces retraités qui passent leurs hivers au chaud? Êtes-vous appelé par l’aventure en mer ? Pensez-vous déménager plus près de votre famille? Désirez-vous vous consacrer à votre passion pour le vélo de route ou êtes-vous plus du type promenade à moto ? Aimeriez-vous acquérir un chalet pour vous évader avec les membres de votre famille ? Voici quelques exemples de projets qui pourraient rejoindre vos plus profondes ambitions et dont la charge financière ne peut être négligée.
Futures dépenses
Regardons de plus près les dépenses auxquelles vous devez vous attendre à la retraite. Serez-vous libérés ou non de dépenses telles que:
L’hypothèque
Si plusieurs propriétaires sont libérés de leur hypothèque lors de leur départ à la retraite, plusieurs autres ne le sont pas. Avec le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter, payer sa maison se fait souvent plus lentement qu’auparavant. Ajoutons à cela l’âge de plus en plus tardif auquel les gens achètent une maison, et nous avons toutes les raisons de croire que les paiements hypothécaires feront toujours partie de vos obligations financières durant les premières années de votre retraite.
La voiture
Les coûts associés aux voitures font partie des dépenses des retraités. Certains couples décident de se libérer d’un paiement en vendant l’une des deux voitures. D’autres optent pour l’achat convoité d’une voiture plus luxueuse. Peu importe vos désirs, la voiture reste une dépense substantielle à considérer dans votre budget.
Les dépenses courantes et mensuelles
Vos abonnements aux services numériques, municipaux et téléphoniques sont quelques exemples de dépenses courantes qui peuvent faire une différence à moyen et long terme.
Des outils et des approches en planification existent pour y voir plus clair. Discutez-en avec votre conseiller indépendant en planification financière.
Projets de retraite
Comme mentionné plus haut; une tonne de projets sont possibles à la retraite. Se lancer en affaires, faire le tour de l’Europe, construire ou rénover un chalet, etc. Mais qui dit «projet» dit aussi «budget»! Planifier votre retraite en fonction de vos projets éventuels vous permet de prévoir selon de vos envies, mais aussi selon vos moyens financiers.
Combien épargner pour sa retraite?
Selon la règle générale, une personne aurait besoin de 70% de la moyenne de son revenu annuel brut des trois dernières années au travail pour conserver un niveau de vie agréable à la retraite. Par exemple, pour un revenu annuel brut de 70 000$, un retraité pourrait aisément vivre avec un revenu de retraite de 49 000$.
Toutefois, cette généralité ne reflète pas nécessairement votre réalité. Comme nous venons de le souligner, vos besoins financiers à la retraite seront à la hauteur de vos besoins et de vos ambitions.
Pourquoi 70% et pas 100%?
De manière générale, les dépenses d’un retraité diminuent comparativement aux dépenses qu’il faisait en étant travailleur. Et quoique vous paierez davantage pour différents éléments (soins de santé, prime d’assurance vie, etc.), vous paierez moins d’impôt et n’aurez plus besoin de cotiser au RRQ (ou à la caisse de retraite de votre employeur).
Le gouvernement a mis sur pied un outil de calcul pertinent qui vous permet de simuler l’épargne requise pour votre retraite.
Il n’existe aucune formule magique.
Lorsqu’on estime le revenu brut nécessaire à la retraite pour maintenir le rythme de vie souhaité, il ne reste plus qu’à évaluer quel seuil de ce revenu proviendra des régimes de retraite gouvernementaux et des régimes collectifs d’employeurs. Si ces revenus ne permettent d’atteindre que 60 % du train de vie souhaité, vous comprendrez que votre épargne personnelle devra combler le 40 % manquant.
Un élément à ne pas sous-évaluer est l’espérance de vie qui ne cesse d’augmenter avec les avancements en santé, en technologie et en soins de longue durée. Ainsi, vous pourriez vivre beaucoup plus longtemps que vos parents dans un environnement où les soins prodigués ne seront pas donnés. Vos besoins financiers pourraient donc considérablement augmenter dans les dernières années de votre vie.
Qui peut vous conseiller pour la retraite?
Avec les informations auxquelles nous avons accès aujourd’hui, il peut être tentant de planifier sa retraite de manière autonome. C’est tout à fait possible et légitime. Toutefois, pour tirer un maximum des avantages offerts par notre régime fiscal complexe, consulter un expert en la matière devient un incontournable.
Chez Groupe Mirador, nous devenons votre partenaire de confiance. Nous vous accompagnerons à toutes les étapes, de l’accumulation d’actifs jusqu’à l’atteinte de l’autonomie financière et de la stratégie de décaissement jusqu’à la transmission du patrimoine à la prochaine génération. C’est ce que nous faisons depuis bientôt 25 ans!